jeudi 14 février 2013

Prix d’excellence au personnel des agences alimentaires de l’ONU au Mozambique

La FAO, le FIDA et le PAM améliorent ensemble la sécurité alimentaire

Rome - En reconnaissance de l'importance du partenariat dans la résolution des problèmes mondiaux, le personnel de la FAO, du Fonds international de développement agricole (FIDA) et du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été distingués aujourd'hui pour le travail remarquable qu'ils ont accompli ensemble au Mozambique

Au cours des dernières années, les équipes de ces trois agences alimentaires des Nations Unies ont collaboré efficacement pour améliorer la sécurité alimentaire dans les pays où elles étaient à pied d'œuvre.

«Les membres du personnel des trois agences au Mozambique ont mis à profit leurs avantages comparatifs et leurs connaissances pour atteindre un niveau impressionnant de synergie qu'ils ont mis au service des plus vulnérables de la société», a déclaré M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.
«Les programmes qu'ils ont lancés avec compétence et leur engagement ont aidé des milliers de petits agriculteurs et leurs familles».

Le premier Prix d'excellence Travailler ensemble sur le terrain a été présenté aux membres du personnel des trois organisations œuvrant au Mozambique au cours d'une cérémonie officielle qui s'est tenue à Rome dans le cadre des travaux du Conseil d'administration du FIDA. Ce Prix, qui rend hommage à l'excellence, encourage les agences à aller toujours de l'avant dans le cadre de leur coopération.

Là où nous travaillons ensemble, en particulier sur la base de nos mandats et objectifs convergents, notre coopération souligne les priorités clés pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle», a déclaré M. Kanayo F. Nwanze, Président du FIDA.
La nomination de l'équipe du Mozambique mentionne un programme pilote qui met l'accent sur l'amélioration de la qualité de la production et la réduction des pertes après-récolte des petits agriculteurs. De 2008 à 2011, ce programme a couvert 17 000 agriculteurs de 14 coopératives agricoles, dont certaines ont vu leurs excédents commercialisables augmenter de 30 pour cent.

Le programme, appelé Création de chaînes de valeur pour les produits et de liens entre les marchés au profit des coopératives agricoles, avait déjà été reconnu auparavant comme l'un des meilleurs exemples de coopération entre les agences des Nations Unies. Chacune des trois agences a contribué en fonction de son domaine d'expertise: les modèles d'approvisionnement locaux du PAM ont été renforcés par les compétences techniques de la FAO et du FIDA pour stimuler la production et améliorer la gestion des entreprises, l'accès au crédit et les capacités de stockage.
«Aucune organisation ne peut relever seule le défi de la sécurité alimentaire. L'esprit de collaboration démontré par les équipes de nos agences est essentiel pour accomplir efficacement le travail requis: aider les populations du Mozambique à se libérer de la faim et de la pauvreté», a déclaré Mme Ertharin Cousin, Directrice exécutive du PAM. «Nous devons continuer à travailler en étroite collaboration, et surtout, aligner nos objectifs et nos actions au profit de ceux que nous servons».

Tablant sur le succès de leurs projets précédents, les trois agences de l'ONU ont fourni une autre illustration de leurs efforts de coopération au travers d'un programme intitulé Accélérer le progrès vers l'OMD 1 au Mozambique. Il s'agit d'accroître la demande en aliments nutritifs au profit des populations d'agriculteurs et de pêcheurs participant à cette initiative.

De cette façon, les trois agences entendent améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. D'ailleurs, elles continueront à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement du Mozambique, apportant leur soutien aux priorités nationales.

mercredi 13 février 2013

La sécurité alimentaire et nutritionnelle, objectif prioritaire du développement

Consultations à Rome sur le programme de l’après 2015

 A l'issue de consultations multipartites axées sur le programme de développement mondial de l'après 2015, un appel a été lancé, exhortant toutes les parties concernées à placer la sécurité alimentaire et la nutrition au cœur des efforts de développement futurs. Il conviendrait, en outre, de fixer de nouveaux objectifs de développement pour l'ensemble de la communauté mondiale.

Les consultations, qui se sont prolongées durant une journée entière sur le thème Faim, sécurité alimentaire et nutrition dans l'agenda de développement de l'après 2015, ont permis de souligner que la sécurité alimentaire et la nutrition étaient les clés de voûte du progrès sur d'autres fronts en matière de développement, notamment l'emploi, l'éducation, l'environnement et la santé. Elles permettaient, en outre, l'avènement d'un avenir meilleur pour le genre humain.

Les réunions, lundi, ont rassemblé quelque 180 partenaires du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) mandatés par les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé.
Le CSA est la plateforme principale de discussions pour tout ce qui touche à la sécurité alimentaire et la nutrition.

Le processus de consultation est dirigé conjointement par la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM) en collaboration étroite avec le FIDA et Bioversity International, aux côtés des gouvernements espagnol et colombien qui jouent un rôle de premier plan.

Les consultations furent précédées de concertations en ligne et seront suivies de concertations de haut niveau le 4 avril 2013 à Madrid sous la houlette de l'Espagne et de la Colombie.
Les résultats de ces consultations permettront de déterminer les nouveaux objectifs de développement durable dans l'agenda de l'après 2015.

Les participants aux réunions de Rome ont souligné que les objectifs de développement durable devraient compléter les efforts d'éradication de la pauvreté dès lors qu'il est question de sécurité alimentaire et de nutrition. Il faudrait, d'autre part, fixer de nouveaux objectifs de développement non seulement pour les pays en développement mais aussi pour la communauté mondiale dans son ensemble. A titre d'exemple, des objectifs universels sur l'élimination de la malnutrition sous toutes ses formes (la sous-alimentation, mais aussi l'obésité) devraient être établis aussi bien pour les pays riches que pour les pays pauvres. 

Rien de moins que l'éradication de la faim
A l'ouverture des consultations de Rome, M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a exhorté la communauté internationale à prendre des engagements en vue de l'éradication totale de la faim lors de l'établissement de ses priorités de développement pour l'après 2015, soit après l'échéance fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) convenus en l'an 2000.

«Dans le prolongement du défi Faim Zéro lancé par le Secrétaire général de l'ONU, et en collaboration étroite avec nos partenaires, nous convenons que nous devrions nous atteler à rien de moins que l'éradication de la faim, de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition», a déclaré notamment M. Graziano da Silva au cours des consultations.
Rappelons que le Conseil exécutif de la FAO a fixé, en décembre 2012, l'éradication de la faim comme objectif principal de l'Organisation.

La faim fait partie intégrante du premier des huit Objectifs du Millénaire pour le développement dont l'un des objectifs consiste à réduire de moitié, d'ici à 2015, la proportion de personnes sous-alimentées dans le monde. A cet égard, une cinquantaine de pays sont sur la bonne voie, a fait observer le Directeur général de la FAO.

De son côté, M. Amir Abdulla, Directeur exécutif adjoint du PAM, a exhorté les pays «à continuer d'œuvrer ensemble pour faire en sorte que l'on puisse résoudre le problème de la faim en priorité».

M. Carlos Serè, responsable en stratégie du développement au FIDA, a souligné que «les investissements dans le développement durable des zones rurales et dans la croissance rurale inclusive», avec un accent particulier sur les petites exploitations agricoles, étaient critiques à la fois pour la sécurité alimentaire mondiale et pour l'agenda de l'après 2015 dans son ensemble.

Consensus sur la nutrition et approche globale
Un large consensus s'est dégagé au cours des consultations sur la nécessité d'inclure la nutrition dans l'agenda de développement de l'après 2015 après que la nutrition, de l'avis des participants, avait été pratiquement ignorée dans le processus des OMD.
Les différentes dimensions de la sous-alimentation et les problèmes de plus en plus diffus de l'obésité et des maladies non transmissibles devraient également être traités.

Les participants aux consultations ont, d'autre part, préconisé une approche globale en réponse aux préoccupations de sécurité alimentaire et souligné l'importance du développement durable. A ce propos, ils ont fait observer que la transformation durable des systèmes alimentaires à tous les niveaux était la clé de la sécurité alimentaire mondiale.

En particulier, ils ont souligné que les disponibilités alimentaires devraient rester en phase avec la croissance rapide prévue de la demande mondiale, notamment grâce à la pêche, aux forêts et à l'élevage.
Et dans le même ordre d'idée, il conviendrait de reconnaître l'importance du rôle des petits agriculteurs. Une partie de la réponse réside, selon eux, dans l'augmentation continue de la productivité mais de manière durable, équitable et résistante aux chocs. Il conviendrait aussi de réduire les pertes et déchets alimentaires au sein des systèmes de production et de consommation.

Toujours selon les participants, il ne faut surtout pas négliger l'investissement responsable dans l'agriculture, notamment pour rendre la production agricole plus résistante aux chocs climatiques, économiques et politiques. Quant au soutien au secteur agricole, il devrait cibler davantage les petits producteurs.

A signaler aussi que certains participants ont suggéré un objectif spécifique pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes dans l'agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition.

Primauté au droit
Les participants ont lancé un appel énergique afin que les approches relatives à la formulation des Objectifs de développement de l'après 2015 soient fondées sur le droit tandis que leur mise en œuvre devrait être régie par une gouvernance inclusive. A cet égard, l'existence d'un consensus intergouvernemental et multipartite sur les grands principes et les lignes directrices qui doivent guider cette formulation est une caractéristique essentielle des thèmes relatifs à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Et il convient en conséquence de bâtir sur ce consensus déjà existant.