mardi 15 avril 2014

Samsung invitée à intégrer les applications africaines

La multinationale sud coréenne Samsung est invitée à penser à intégrer des applications conçues en Afrique dans ses smartphones. L'invite lui a été servie lors du lancement de la nouvelle Galaxy S5 au Sénégal, le vendredi 11 avril 2014 à Dakar. Une occasion aussi pour montrer son ambition de lutter contre la vente en Afrique des smartphones contrefaits.

« Être leader dans le marché des smartphones c'est bien mais aider à promouvoir les innovations technologiques africaines, est encore mieux ». C'est le message que des acteurs des Tic et journalistes spécialisés dans le domaine ont semblé lancer aux responsables du bureau Sénégal de Samsung qui couvre aussi le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Niger.

Le directeur général adjoint de Samsung Sénégal, M. Issa Ndiaye pense que c'est le challenge pour tous les fabricants de téléphones du moment que beaucoup d'applications sont aujourd'hui développées en Afrique. Il fait savoir que Samsung a organisé énormément de concours sur le continent pour le développement d'applications locales. M. Ndiaye a tout de même précisé que : « arriver à faire accepter une application au niveau mondial n'est pas chose facile ».

La demande ne doit pas manquer du moment qu'il y a énormément de développeurs avec beaucoup d'ingéniosité en Afrique. Devant cet état de fait, M. Ndiaye pense l'utilisation d'applications locales dans les smartphones de Samsung ne devrait pas tarder car « c'est étroitement liée à notre ambition. Il y a des gens qu'on a aidé dans ce sens et dans un avenir proche on va donner la priorité au développement des applications locales ».

Avant de souligner : « Encore une fois, il faut que les applications soient intéressantes, acceptées selon les standards mondiaux et suffisamment pertinentes pour les utilisateurs finaux.» Selon lui, « on en a vu qui sont certes pertinentes au niveau local mais pas suffisamment respectueuses des standards internationaux. On en a vu qui étaient respectueux des standards mondiaux mais pas suffisamment pertinentes pour les utilisateurs locaux ». Il fait savoir que la multinationale sud coréenne continue son bonhomme de chemin dans ce sens et recherche ou travaille avec des développeurs. Dans cette dynamique, M. Ndiaye pense qu'il y'aura sous peu de temps des actions beaucoup plus concrètes pour faire en sorte d'avoir des applications made in Sénégal suffisamment pertinentes pour le pays et le continent.

Sur cette même lancée, Malick Sy ingénieur au bureau Sénégal de Samsung a tenté de rassurer sur la possibilité d'incorporer, par exemple, des films sénégalais, dans la famille des Galaxy S via la playstore. A son avis, avec la localisation du smartphone, dans un premier temps, il est développé des services de base et dans une deuxième étape, un travail est en cours avec des développeurs, google et autres partenaires, en vue d'une implémentation de films locaux. « C'est un challenge qu'il est parfaitement possible de relever ».

Cette multinationale sud-coréenne ne cache pas ses ambitions pour l'Afrique. Ce qui, selon le directeur général adjoint, se traduit par le niveau de leur investissement dans le continent.
Face à leur principal concurrent qu'est Apple sur le marché africain des smartphones, Samsung dit être leader sur le marché de la téléphonie au Sénégal, toute marque confondue et pour tout ce qui est smartphones, depuis plus d'un an.

Croisade contre la contrefaçon

La contrefaçon pèse lourd sur le marché de la téléphonie. Un mal que la multinationale sud-coréenne Samsung travaille à contrer pour réduire le manque à gagner énorme que ce phénomène peut poser au moment où le commerce de la téléphonie mobile et autres technologies de dernière génération bat son plein en Afrique. Une situation qui témoigne du potentiel qu'offre le marché africain et favorisé par la fièvre des populations à vouloir suivre à la lettre l'évolution technologique qui prend des vitesses incontrôlables et dictées par une concurrence sans merci des grandes marques.

Un constat justifié par les nombreuses marques qui pullulent dans les boutiques spécialisées dans le commerce des téléphones. Un environnement qui ouvre grandement les portes à la contrefaçon avec la présence d'appareils dont la principale cible est le client à moyen ou faible revenu.

Aujourd'hui, les rues et capitales africaines sont infestées de téléphones mobiles de toute marque et généralement en provenance de la Chine. Ce qui attire le plus c'est la présence de copies de téléphones haut de gamme à l'image de la génération Galaxy de Samsung, iPhone de Apple, entre autres smartphones qui sont vendus à des prix défiant toute concurrence et dont la différence de prix avoisine les 310 mille francs Cfa.

Un état de fait qui ne laisse pas indifférent les responsables de Samsung. Lors du lancement du Galaxy S5, le directeur général adjoint, M. Issa Ndiaye souligne que la contrefaçon leur pose pas mal de problème. A son avis, ce phénomène a un impact économique réel sur leurs activités. Il informe que plusieurs descentes ont été effectuées de concert avec les autorités publiques pour récupérer des téléphones de marque Samsung contrefaits. A l'en croire, beaucoup de lobbies sont actionnés pour essayer de circonscrire ce phénomène qui est la chasse gardée du secteur informel. Une action que cette multinationale compte perpétuer pour préserver ses acquis. Pour contrecarrer ce phénomène ainsi que la concurrence, les responsables de Samsung Sénégal ont vanté les mesures de sécurité et de garantie intégrées dans le Galaxy S5.

Source:  http://fr.allafrica.com/stories/201404140909.html?aa_source=acrdn-f0

mardi 28 janvier 2014

Qui relèvent réellement du champ de la société civile au Sénégal?



                                                  Indice de la société civile au Sénégal


Quelles sont, au Sénégal, les organisations qui relèvent réellement du champ de la société civile ? Qu’en est-il des mouvements citoyens ? Quels rapports la société civile doit-elle entretenir avec le politique ? S’il n’existe pas de ligne de démarcation tranchée entre elle et le pouvoir politique, qu’en est-il de l’objectif de conquête du pouvoir, même local ? Peut-elle toujours assumer son rôle de contrepouvoir même au sein de l’appareil étatique ? Telles sont autant de questions qui se posent au regard de la structuration de la société sénégalaise. 

Le présent rapport tente d’apporter des éléments de réponse en se basant sur une recherche qualitative auprès de populations dans 14 régions du Sénégal et au sein de 25 organisations de société civile. Cette étude propose ainsi une analyse de la société civile au sens large du terme à savoir une organisation d’individus œuvrant pour le changement social : une société de citoyens. Les évolutions notées au Sénégal correspondent exactement aux constats ayant amené l’Alliance Civicus à procéder à une mise à jour des études diagnostics comparatives de l’état de la société civile qui avait été menée deux ans auparavant dans près de 54 pays à travers le monde, dont le Sénégal. En 2012, informé par les conclusions de la dernière phase de l’ISC, CIVICUS se rend compte que les relations entre états, marchés, médias, sociétés civiles et autres acteurs sociaux connaissent de rapides évolutions et que les schémas classiques sont tous remis en question. A l’analyse, il apparaît aussi clair qu’il faut une conception de la société civile plus étendue afin de couvrir tous les aspects de la participation, incluant ceux représentés par les nouveaux mouvements sociaux, les occupants et cyber-activistes qui se sont retrouvés sur le devant de la scène en 2010 et 2011. Sur la même lancée, l’Alliance Civicus a vu la nécessité de revoir la méthodologie de l’indice dans le sens de mieux adapter les mesures au contexte local, et saisir plus rapidement le changement de nature de la société civile. C’est ainsi que fut mis en place le nouvel outil d'évaluation rapide de la société civile, l’ISC-RA. Ce nouvel outil vise surtout les situations dans lesquelles il n’est ni possible, ni souhaitable de se servir de l’ISC complet, soit pour des raisons de ressources, de temps, de conflit ou de changements politiques majeurs, soit à cause d’un désir d’embrasser une perspective ciblée plutôt qu’une vue d’ensemble. Ainsi, la présente recherche et ce rapport doivent être vus comme des compléments du précédent rapport sur l’état de la société civile sénégalaise, réalisé en 2010 par le Forum Civil, en partenariat avec l’Alliance Civicus et le PNUD.

Le principal objectif est d’aider la société civile à s’auto-évaluer, afin de la renforcer et la stabiliser pour un changement social positif. Depuis les dernières élections présidentielles, la société civile sénégalaise s’est davantage affirmée comme un acteur incontournable de la dynamique démocratique. Elle s’est mieux structurée et a acquis une plus grande notoriété et une légitimité plus solide auprès des populations. Cela n’a cependant pas dissipé la confusion qui entoure cette notion puisque dans son élan de mobilisation de toutes les forces vives de la nation sénégalaise, la société civile s’était coalisée avec des partis politiques et des mouvements citoyens. Ce qui a contribué à alimenter le flou autour du contenu de la notion, de ses contours ainsi que de ses rapports avec la société politique (partis politiques, appareil étatique). Il en est de même de la nomination de certaines de ses figures du reste emblématique à des postes ministérielles ou au sein des institutions étatiques. A l’heure actuelle, on ne peut ne pas relever la tendance fortement affichée par des groupes et mouvements se réclamant de la société civile à investir le champ politique. Un segment de la population considère que certains membres de la société civile ont vampirisé leurs idéaux, les ont utilisé comme marchepied pour se faire coopter par les pouvoirs publics. Selon certains analystes, les leaders de la société civile ont de plus en plus du mal à investir des créneaux purement citoyens et à prendre des distances vis-à-vis de la méthode politique. Ce faisant, ils quittent par la force des choses progressivement la posture d’intercesseur, de force sociale neutre servant d’arbitre en cas de blocage entre les protagonistes du jeu politique pour devenir de vrais acteurs politiques. Le caractère élitiste dans la composition actuelle de la société civile ne favorise pas l’émergence d’un tel contre-pouvoir crédible[1]. Ce sont ces postures ambiguës et changeantes de grandes figures de la société civile qui font le lit de la remise en cause de la légitimité de la société civile traditionnelle sénégalaise. En effet, il n’en manque pas qui « font une analyse critique de la légitimité et la pertinence de la société civile traditionnelle sénégalaise. Celle-ci aurait largement “copié les tares de l’Etat” en devenant des “courtiers du développement” déconnectés des citoyens et en reproduisant les modes de gouvernance peu transparents en vigueur au niveau public.

Face à une telle situation, il est plus qu’urgent de redéfinir la société civile en mettant les citoyens au cœur de l’action publique locale. La participation citoyenne à la gestion des affaires publiques locales à travers la mise en place des coalitions fortes au niveau local contribuerait fortement à conférer à la société civile une nouvelle identité qui répondrait plus aux exigences des populations.

Il est aussi nécessaire de préciser, au regard du traitement médiatique qui pourrait être fait des résultats de cette étude que son objet est d’évaluer les forces et faiblesses de  la société civile sans exclusives. Les défis qui s’adressent de la société civile sont de différents ordres, il serait inopportun de mettre le focus sur les questions d’intégrité et de transparence déjà prises en charge par le baromètre mondial de la corruption. Non dans l’intention de brider l’exploitation de ce travail, ceci est une invite à une utilisation complète de la manne d’information disponible sur cette étude. 

MERCI DE VOTRE PRECIEUSE COLLABORATION !!!