L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) réitère
sa volonté de réaliser une croissance de 6.4% en 2013. Un objectif qui
est adossé à une stabilité politique pérenne notamment au Mali, en
Guinée-Bissau et dans le reste de la région.
La zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa)
compte poursuivre sa dynamique de reprise économique enclenchée depuis
l’année dernière. Une ambition réitérée à l’ouverture de la 17ème
session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de gouvernement
de l’Uemoa, tenue ce jeudi 24 octobre à Dakar.
Les responsables de l’institution affirment que la reprise annoncée
au sein de l’Uemoa en 2012 se poursuit en 2013 avec une nouvelle
estimation de croissance aux abords de 6.4%. Selon Mme Bouaré Fily
Sissoko, ministre de l’économie et des finances du Mali et présidente du
Conseil des ministres de l’Uemoa, la croissance serait portée
principalement par la hausse de la production agricole, l’essor des
activités extractives ainsi que l’accroissement des investissements.
A son avis, la consolidation des acquis et l’amélioration du
bien-être économique et sociale des populations requièrent le
renforcement de la paix, de la sécurité dans la sous-région. A cet
effet, « un accent particulier devrait être mis sur les chantiers de la
paix et de la sécurité dont les premières actions sont déjà mises en
œuvre en vue de doter notre union de mécanismes de prévention, de
gestion et de règlement des conflits efficaces ».
Une interpellation qui fait allusion aux foyers de tension qui ont
secoué la zone Uemoa en 2012, notamment au Mali et en Guinée-Bissau. Sur
ce chapitre, le président en exercice de l’Uemoa, Faure Gnassingbé
Eyadéma, par ailleurs, président du Togo considère que « nous devons au
sein de l’union accélérer le développement et la mise en place de
mécanismes d’alerte, de prévention ainsi que des solutions efficaces
pour garantir la stabilité des investissements et la continuité des
activités économiques et financières même en période de crise »,
estime-t-il. Avant d’appeler à plus de vigilance et de solidarité pour
rendre durable l’équilibre retrouvée au Mali.
Dans la même veine, le
président du Sénégal, Macky Sall qui préside le haut comité sur la paix
et la sécurité de l’Uemoa de rappeler : « la poursuite et la pérennité
de nos performances dépendent des conditions sine qua non de paix et de
sécurité qui prévalent dans l’ensemble de notre espace communautaire ».
Les chefs d’Etat se sont réjouis du fait que l’année 2013 soit
marquée par une normalisation politique au Mali et en Guinée-Bissau. Un
état de fait ayant permis de « mettre notre union dans les bonnes
conditions pour conforter la reprise économique amorcée en 2012 ».
L’assemblée qui a assisté à ces assises de Dakar a rendu un vibrant
hommage au président Ibrahima Boubacar Keïta, nouveau président de la
République du Mali qui a pris part à cette rencontre. Une présence qui,
selon le président Eyadéma du Togo, est un témoignage éloquent de la
victoire historique que le peuple du Mali vient de remporter.
Sur cette même lancée, le président en exercice de l’Uemoa a salué
les avancées du processus électoral en Guinée-Bissau. Le vœu est que ce
processus connaisse un heureux aboutissement. Il informe ainsi que
l’Uemoa a pris la décision de contribuer, tout comme la Cedeao, au
financement des élections qui sont prévues dans les prochains mois dans
ce pays. Un exemple de collaboration qui vise à aider ce pays à se
replacer dans la voie de la démocratie.
M. Eyadéma invite les pays de la région à tirer les leçons des
expériences et créer toutes les conditions pour un avenir stable et
prospère pour nos populations. « Nous devons agir en amont pour que la
croissance économique que nous souhaitons atteindre au sein de l’union
se traduise de manière concrète dans les réalités quotidiennes de nos
populations ».
Sur le plan de la sécurité alimentaire, des progrès ont certes été
enregistrés mais l’Uemoa reconnait que la sous-alimentation n’a pas
encore disparu de la zone.
L’institution relève d’autres défis à savoir la pérennisation des
taux de croissance élevés, le financement des économies,
l’assainissement des finances publiques, la poursuite de
l’approfondissement des marchés monétaires et financiers, l’amélioration
des conditions de vie des populations.
Les présidents disent être conscients du fait que les populations
attendent beaucoup du processus d’intégration enclenché depuis des
années. Les populations souhaitent à tous les niveaux pouvoir mesurer sa
portée dans leur vie quotidienne et voir des améliorations concrètes
dans des domaines essentiels tels que l’accès à l’eau potable, les soins
de santé, une éducation de qualité, l’accès à un emploi décent et au
micro-crédit.
Face à ces défis, le président en exercice de l’Uemoa pense qu’il est
nécessaire de traduire en acte la décision de la conférence des chefs
d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa d’institutionnaliser une revue
annuelle de la mise en œuvre des réformes communautaires sous la
conduite des chefs de gouvernement. Un mécanisme qui, à son avis, sera
un puissant levier pour le renforcement de l’intégration régionale mais
également un tableau de bord précieux pour l’exécution des projets
intégrateurs essentiels à la pleine réalisation des objectifs de
croissance et de développement de l’Uemoa.
Bacary Dabo
Source allafrica.com ( http://fr.allafrica.com/stories/201310250819.html?viewall=1)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire