mercredi 5 décembre 2012

Ghana: Blanchiment d'argent - Le Ghana retiré de la liste noire, le Nigeria proche de la sortie



Dakar — Jadis considérés comme zones endémiques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme, le Nigeria et le Ghana ont réalisé de gros efforts dans la lutte contre ces fléaux. Ce qui est le résultat du dispositif de lutte mis en place dans ces pays avec la supervision du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent (Giaba)www.giaba.org.

Le Ghana n'est plus sur la liste noire des pays les plus gangrenés par le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en Afrique de l'Ouest. Le Nigeria s'achemine vers la sortie de cette « zone de turbulence ». La nouvelle a été livrée lors de la 18ème réunion de la Commission technique du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent (Giaba), tenue le 21 novembre 2012 à Dakar.

Ces deux « géants » de la sous-région ont ainsi réalisé des efforts considérables pour redorer leur blason. L'évaluation menée ces six derniers mois par le Giaba a montré que le Ghana a réalisé des progrès importants et des efforts consentis pour combler ses lacunes dans le dispositif de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le Financement du terrorisme (Lbc/Ft). Ce qui, de l'avis du directeur général du Giaba, Dr Abdullahi Shehu, a abouti au retrait du Ghana de la liste des pays à haut risque et non-coopératifs du Groupe d'action financière (Gafi) qui, à travers son réseau mondial de 187 pays adhérents, milite pour la protection du système financier international. Le Ghana est désormais inscrit sur la liste des pays coopératifs pour l'amélioration de la conformité avec la perspective d'entreprendre une mission du Groupe régional de revue (Grr) en janvier 2013.

Sur cette même dynamique, il est relevé que le Nigeria a consenti des efforts inlassables, en vue de corriger les lacunes de son dispositif de Lbc/Ft. Ce pays a vu l'adoption et la modification de loi sur le blanchiment de capitaux et la prévention du terrorisme, par son Assemblée Nationale en octobre 2012. Des démarches fouettant l'optimiste du Giaba qui espère, à sa prochaine réunion en février 2013, voir le Nigeria sortir de la liste des « pays à haut risque et non-coopératifs du Gafi ».

Une photographie de la lutte contre ce fléau montre également qu'en 2012, le Bénin, la Gambie et la Sierra Leone ont promulgué leurs lois révisées concernant la Lbc/Ft. Le Giaba a confié qu'avec l'adoption de sa loi révisée, la Déclaration publique relative à la Sierra Leone a été retirée, tandis que l'adoption d'une Déclaration publique sur la Gambie a été différée en raison de la promulgation de la loi amendée, dont l'absence devrait être à l'origine de l'adoption de la Déclaration publique.

Selon le Directeur Général du Giaba, certains pays, tels que le Ghana, la Guinée Bissau, la Sierra Leone et le Mali ont adopté leurs stratégies nationales. C'est ainsi que les autres pays qui ne l'ont pas encore fait sont exhortés à s'y atteler sans plus tarder, « car cette stratégie est indispensable dans la détermination de leurs actions de lutte contre le crime organisé ».

Cet état de fait est d'autant plus important que l'Afrique de l'Ouest est actuellement caractérisée par des agressions venant de divers horizons. Une situation accentuée par l'insécurité au Nord-Mali, les conflits religieux au Nigeria, la rébellion au Sud du Sénégal, les règlements de compte en Côte d'Ivoire, l'instabilité politique en Guinée-Bissau accentuée par l'influence des narcotrafiquants… A cela s'ajoute la porosité des frontières. Autant de zones de non droit qui favorisent des infractions propices au développement du blanchiment d'argent et au financement du terrorisme.

Une situation d'autant plus complexe du moment que la progression de la criminalité provoquée par le blanchiment des capitaux va de pair avec la mondialisation de l'économie et le développement des échanges. Les tentatives de blanchiment d'argent suivent l'évolution des flux financiers. Ce qui explique les actions entreprises par les États pour mettent en place des activités, des techniques et procédures pour mieux encadrer leurs économies. Un combat mené au niveau communautaire à travers le Giaba qui est à sa deuxième année de la mise en œuvre de son Plan stratégique 2011-2014.

Un plan qui repose sur six principaux axes d'intervention à savoir le développement institutionnel, le suivi de conformité, les recherches et typologies, l'appui technique aux États membres, le partenariat avec le secteur privé et la société civile, la coopération régionale et internationale, ainsi que d'autres questions transversales.


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