Un nouveau rapport de la Banque
africaine de développement fait des propositions concrètes pour la mise en
place d’une union monétaire dans le Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique
australe (COMESA). Pour atteindre une plus grande convergence macroéconomique
dans la région, le rapport «Faciliter la surveillance budgétaire multilatérale
dans le cadre d’une union monétaire en ciblant la région du COMESA» préconise
de renforcer la surveillance budgétaire aux niveaux régional et national.
«La convergence budgétaire est
essentielle au programme de convergence macro-économique du COMESA, et constitue
un pont entre les programmes d’intégration commerciale et les programmes d’intégration
monétaire», a
déclaré Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement dans
la préface du rapport.
Le rapport s’érige contre le
scepticisme qui prévaut actuellement quant à l’intérêt de créer des unions
monétaires en Afrique et, partant, à la nécessité de la convergence budgétaire
et de la surveillance multilatérale entre les pays membres des communautés
économiques régionales.
Nombreux sont ceux qui font valoir que
l’Afrique devrait plutôt se concentrer sur des questions pratiques comme la
mise en application des politiques nationales et des réformes
institutionnelles, ou encore l’harmonisation des structures réglementaires et
institutionnelles pour tirer les avantages de l’union monétaire sans en assumer
les coûts.
Les sceptiques estiment aussi que les communautés
économiques régionales ne remplissent pas les conditions préalables d’une zone
monétaire optimale et qu’elles ne devraient pas, de ce fait, passer par un
processus de convergence budgétaire.
Il souligne les progrès réalisés par le
COMESA dans la promotion de l’harmonisation et de l’intégration régionale dans
les secteurs financier et commercial au titre de son Programme d’harmonisation
monétaire, et fait valoir qu’en réalité, les efforts visant à créer une union
monétaire pourraient permettre d’instaurer les conditions dont l’absence est
invoquée par les sceptiques pour s’opposer à la création d’unions monétaires en
Afrique.
Toutefois, le nouveau rapport de la BAD,
tout en accordant la priorité à l’harmonisation et aux réformes nationales, ne
partage pas ce scepticisme. Il souligne les progrès réalisés par le COMESA dans
la promotion de l’harmonisation et de l’intégration régionale dans les secteurs
financier et commercial au titre de son Programme d’harmonisation monétaire. Il
fait valoir ainsi qu’en réalité, les efforts visant à créer une union monétaire
pourraient permettre d’instaurer les conditions dont l’absence est invoquée par
les sceptiques pour s’opposer à la création d’unions monétaires en Afrique.
« Des progrès, note le rapport, ont été réalisés
dans la mise en œuvre du Programme de coopération monétaire du COMESA, comme en
témoignent la création d’une zone de libre-échange, la mise en place du système
de paiement régional, la réduction de l’inflation et des déficits budgétaires
notamment. » Toutefois, poursuit-il, il reste beaucoup à faire, en
particulier au chapitre de la convergence des politiques, essentielle pour la
convergence macroéconomique.
À cet égard, préconise le rapport, « les
ministres des Finances, conjointement avec les gouverneurs de banques centrales,
doivent prendre les choses en main et jouer un rôle actif. Le secrétariat du
COMESA doit aussi être renforcé et doté des ressources financières et
techniques nécessaires, notamment dans les domaines connexes du renforcement
des institutions et des capacités, afin qu’il puisse remplir le rôle accru
envisagé dans le contexte du cadre proposé de surveillance budgétaire
multilatérale. »
« Toutefois, la responsabilité
principale incombe aux autorités nationales qui doivent encourager l’appropriation
au niveau national du cadre de surveillance budgétaire multilatérale, renforcer
leurs systèmes de gestion des finances publiques et élaborer leurs propres programmes
de convergence », explique
Jian Zhang, économiste principal à la Banque africaine de développement.
« Cela étant, si les
recommandations du rapport relatives à la convergence et à la surveillance
budgétaires incitaient les pays membres régionaux de la Banque africaine de
développement à engager les réformes budgétaires nécessaires à l’amélioration
des résultats à l’échelle nationale, le rapport aura fait œuvre utile à court
et à moyen terme, même si la réalisation des unions monétaires ne devait se
produire que dans un avenir indéterminé », affirme Moono Mupotola, cheffe de la
division chargée de l’Intégration régionale et du commerce à la BAD.
L’étude pave la voie à la réalisation
de ces unions en proposant une feuille de route générique pour la convergence des
politiques budgétaires et formule des recommandations sur le rôle de cette
convergence pour renforcer la complémentarité entre l’intégration commerciale
et l’intégration monétaire tout en veillant à ce que les programmes de convergence
à l’échelle régionale reflètent les situations au niveau national. Le rapport
met également l’accent sur la nécessité d’assurer l’appropriation des
programmes de convergence aux niveaux régional et national.
L’étude a été réalisée par la BAD à la
demande du Secrétariat du COMESA qui cherchait à mieux comprendre comment les
fondamentaux de la gestion macro-économique au niveau national pouvaient influer
l’avancement de l’agenda régional.
Contact:
Chawki Chahed
Chargé de
communication principal
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